Le 17 janvier 2025, en déplacement aux Hospices Civils de Lyon, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, a annoncé un plan d’actions national pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le secteur de la santé. Face à une réalité désormais objectivée par les enquêtes menées par l’Ordre des médecins et l’Ordre des infirmiers – révélant qu’une professionnelle sur deux a été victime de VSS dans son parcours – le gouvernement entend rompre avec l’omerta et donner une réponse systémique à ces violences.
L’association Be&Believe, qui agit depuis plusieurs années pour prévenir et combattre les violences sexistes et sexuelles en milieu universitaire et médical, salue ce plan ambitieux et se reconnaît pleinement dans les orientations qu’il porte.
Un plan structuré autour de quatre axes majeurs
Le plan gouvernemental repose sur quatre objectifs clairs : objectiver les situations, lever les freins au signalement, renforcer l’efficacité des procédures, et sensibiliser largement à la lutte contre les VSS. Il se décline en neuf mesures concrètes, parmi lesquelles :
- La création d’un baromètre annuel pour suivre l’évolution des violences,
- La transformation de l’ONVS en coordinateur national des signalements,
- Le renforcement de l’accompagnement des victimes, tant psychologique que juridique,
- L’installation d’un vivier de référent·es VSS formé·es dans chaque groupement hospitalier de territoire,
- L’intégration de la lutte contre les VSS dans la certification des établissements par la HAS,
- Et l’obligation de formation des professionnel·les de santé, notamment dans le cadre de leur certification périodique.
Des principes d’action partagés par Be&Believe
Ces mesures rejoignent les constats et les priorités que Be&Believe défend depuis sa création. L’association agit sur plusieurs terrains complémentaires :
- La sensibilisation des étudiant·es et professionnel·les de santé,
- La formation de formateurs et de référent·es, notamment sur les situations d’emprise et de harcèlement,
- L’accompagnement des victimes et la création de ressources pédagogiques,
- Le plaidoyer pour une meilleure prise en compte des VSS dans les politiques de santé et de formation.
Les cofondatrices de l’association ont récemment suivi une formation complète leur permettant d’intervenir à leur tour en tant que formatrices, afin de diffuser ces savoirs essentiels au sein des structures de soin et des établissements d’enseignement.
Un changement de culture à construire collectivement
L’initiative portée par le ministère marque une volonté de changer en profondeur la culture du monde de la santé, longtemps marquée par une forme de silence institutionnel, sous couvert de confraternité ou d’autorité hiérarchique. Comme l’a souligné le ministre : « Il est temps de mettre fin à l’inacceptable. »
Be&Believe partage cette ambition de transformation, convaincue que la lutte contre les VSS ne peut être effective qu’à condition d’impliquer tous les acteurs, du terrain aux plus hautes sphères décisionnelles. L’association restera vigilante quant à la mise en œuvre effective des mesures annoncées et continuera à proposer son expertise et son engagement à celles et ceux qui souhaitent faire évoluer durablement les pratiques.
